Biographie
L’atelier : le burin et le pinceau
Née le 24 décembre 1947, à Jakarta en Indonésie, Aude de Kerros est peintre, graveur, critique d'art et essayiste française.
Après une enfance marquée par des longs séjours en Asie, Amérique du Sud, Proche-Orient et Israël, elle vit ses années d’apprentissage à Paris. Elles ont été partagées entre l'acquisition du diplôme de Science Po, d'une maîtrise en Droit, et la fréquentation des ateliers des graveurs Goetz, Hayter et Friedlander. Elle fait le choix de la gravure encouragée par l’amitié des graveurs Jean Delpech, Albert Decaris, Pierre-Yves Trémois, André Jacquemin et du peintre Georges Mathieu.
En 1985, elle est invitée et pensionnée par la Fondation Konrad Adenauer pour une résidence à la Villa La Collina (Italie). Son œuvre connaît une première reconnaissance grâce à l’attribution du Prix Paul-Louis Weiller pour la gravure en 1988.
En 1989, le National Museum of Women in the Arts de Washington acquiert plusieurs gravures pour sa collection. En 1990, son œuvre est présente dans l’exposition De Bonnard à Baselitz (1978-1988) - Dix ans d’enrichissement du cabinet des Estampes.
Tout au long des années qui suivent, plus de 80 expositions en France et en Europe, personnelles ou collectives, la font connaître à Paris, en province, à Berlin, Munich, Mayence, Trèves, Rome, Gênes, Londres, Varsovie, Jingdezhen. Entre 1997 et 2013 à Paris, la Galerie Mouvances située Place des Vosges, s'occupe de son œuvre peint.
Aude de Kerros partage son temps entre sa création artistique et son travail d’analyse du monde de l’art d’aujourd’hui.
Le studio : la plume, le micro et les nouveaux médias
À partir des années 1990, elle se fait également connaître par de nombreux articles d’analyse de la vie artistique. Elle prend part à la controverse autour de « l’Art contemporain » où elle représente le point de vue de l’artiste face aux institutions et au marché. Elle s’intéresse aux rapports complexes qui se forment en France entre Art officiel et les divers courants de «l’Art Caché» . Elle écrit dans de nombreuses revues dont Commentaire, Le Débat, Artension, etc.
Au début des années 2000, elle participe par ses écrits au nouveau débat qui, n’étant pas couvert par les grands médias, a migré vers le numérique. Elle est la co-fondatrice des blogs Débat-Art Contemporain et Arts contemporains dissidents, et elle intervient régulièrement sur les autres blogs existants en particulier Face à l'Art, fondé par Marie Sallantin, pionnière dans ce domaine, mais aussi La Peau de l'Ours, D0010, Chroniques Culturelles, etc.
Ses articles paraissent fréquemment dans Le Monde, Les Échos, Le Figaro, etc. La publication de ses livres donne lieu à des interviews sur les chaînes télévisées Arte, France 2, France 3, BFM TV, etc.
Cette longue observation de la vie artistique en France, à laquelle elle participe intensément, est à l'origine d'un premier livre L'Art Caché – Les dissidents de l’Art contemporain publié en 2007. Elle y brosse la toile de fond historique et idéologique du dernier demi-siècle. Cette période, peu explorée par les historiens d'art, demeure un sujet polémique en France, tant l'image officielle coïncide peu avec la réalité. Par la suite, elle a écrit de nombreux ouvrages sur ce sujet. Ces livres ont connu un bon accueil du public et ont entraîné plusieurs rééditions et publications en poche.
Dans son dernier livre, L'Art caché enfin dévoilé - La concurrence de l'Art contemporain, paru en septembre 2023, Aude de Kerros dévoile un art longtemps invisibilisé.
Expositions et collections
Expositions
Environ 80 expositions en France et dans le monde dont les principales sont :
| Année | Exposition |
|---|---|
| 1976 | Galerie Galatée (Paris) |
| 1980 | Galerie Plantin Moretus (Paris) /Galerie Aktuaryus (Strasbourg) |
| 1981 | Institut français de Munich (Allemagne) / Château de Fontaine-Henry (Calvados) |
| 1982 | Galerie Aktuaryus (Strasbourg) |
| 1983 | Galerie Arcadia (Paris) |
| 1984 | Institut de Londres (Angleterre) / Galerie Il Luogo (Rome, Italie) |
| 1985 | Galerie Plantin Moretus (Paris)/ Galerie Aktuaryus (Strasbourg) |
| 1986 | Galerie La Litote (Toulouse) |
| 1987 | Festival de France à Fontevraud/ Galerie Arcadia (Paris) |
| 1988 | Galerie Aktuaryus (Strasbourg) |
| 1989 | Musée d’Etampes (Essonne) |
| 1990 | Galerie L’Arborescence (Lyon) |
| 1991 | Galerie Kosz (Varsovie, Pologne)/ Galerie Etienne de Causans (Paris)/ Exposition itinérante Toulouse et Région Midi Pyrénées |
| 1992 | Galerie Aktuaryus (Strasbourg)/ Stadtsparkasse (Trèves, Allemagne) |
| 1993 | Exposition rétrospective à la Mairie du 8ème Paris / Château de Dampierre sur Boutonne (Charente-Maritime) |
| 1995 | Fondation Taylor (Paris)/ Exposition Médiathèque Jean Jacques Rousseau (Chambéry)/ Exposition Caisse d’Epargne (Angers) |
| 1996 | Palais Galliera - Institut français de Gênes (Italie)/ Galerie Aktuaryus (Strasbourg)/ Mairie du Bouscat (Bordeaux) |
| 1997 | Galerie Mouvances (Paris) |
| 2000 | Abbaye bénédictine de Belloc (Normandie)/ Galerie Mouvances (Paris) |
| 2002 | Galerie Mouvances (Paris) |
| 2003 | Exposition rétrospective aux studios ZDF - 2éme chaîne de la Télévision allemande (Berlin, Allemagne) / Exposition à la Maison de France de Mayence(Allemagne) |
| 2004 | Exposition rétrospective au Journal Officiel (Paris) / Exposition au Musée Palais Barberini (Palestrina, Italie) |
| 2005 | Galerie Mouvances (Paris) / Galerie Aktuaryus (Strasbourg) / Galerie François 1er (Aubigny-sur-Nère) |
| 2006 | Rétrospective à L’Orangerie Propriété Caillebotte (Yerres) |
| 2016 | Galerie Etheia (Paris) |
| 2018 | Galerie Interior Dasein (Berlin)/ Exposition de l’Académie Centrale des Beaux Arts de Chine, section estampe à Jingdezhen (Chine) |
Collections
Les œuvres d’Aude de Kerros figurent dans de nombreuses collections publiques : celles du National Museum of Women in the Arts de Washington, du Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale de France à Paris, de l’Académie des Beaux-Arts de Pékin (Huaian Art Museum) et du Journal officiel.
Elles figurent également dans des collections particulières en Allemagne, en France, en Chine, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Espagne, ou encore en Belgique.
“Il est rassurant de découvrir un artiste qui se soucie du métier et pousse l’expression jusqu’à ses limites extrêmes à savoir la transcendance. Cet artiste est un graveur : Aude de Kerros (…) Les formes créées par Aude de Kerros se transforment en style ce qui confirme l’authenticité de l’artiste. Mais plus miraculeuse est la double transparence de ses sublimes estampes. Une transparence physique : la lumière vient de l’intérieur comme si les œuvres étaient éclairées de l’intérieur et une transparence spirituelle, le dévoilement même de l’âme du graveur… L’âme mise à nu qui nous restitue dans une intégralité rare l’adéquation, la fusion, l’identité de la forme et du contenu, marque des chefs d’œuvre intemporels.
A contre-courant, l'œuvre d’Aude de Kerros est le portrait gravé de son âme qui respire dans une joyeuse allégresse, à la fois la bonté, la générosité, la beauté, l’élan, l’espérance.”
Préface du catalogue de l’exposition rétrospective de Berlin aux studios ZDF, 2e chaîne de la télévision allemande (2003)
Georges Mathieu
Créateur de l'Abstraction Lyrique, peintre pionnier de l'action painting et du tachisme, académicien des Beaux-Arts.
“Pour Aude de Kerros l’acte de graver est un engagement éthique, une expérience existentielle, un exercice spirituel C’est remonter de l’Alpha à l’Oméga, mesurer la distance entre le profane et le sacré, rester attentif à l’héritage, mémorable. L’épreuve attendue convoque son énergie œuvrant à la constante remontée de la beauté. Foisonnante et diversifiée, sa saisie justifie chaque geste, sûr et insolent, puisqu’il ne peut être repris. La gravure refuse la médiocrité, l’incertitude. Elle dialogue avec le risque et la grâce. Il lui faut des serviteurs accomplis pour écrire le mouvement perpétuel de l’humanité. Aude de Kerros s’y emploie mue par un regard fondateur.”
Préface du catalogue de l’exposition au Musée Caillebotte à Yerres, 2006.
Lydia Harambourg
Historienne de l’art et critique d’art
L'Œuvre gravé de Aude de Kerros est bien moins connu que ses écrits sur l'histoire et la géopolitique de l'art contemporain. Pourtant il est situé au cœur de cet "art caché" de notre époque, qui mûrit - tel un précieux cristal - dans le silence des ateliers et en secret du grand public.
Réparti en huit séries de vingt-deux gravures chacune, il suit le parcours du Fleuve sur les bords duquel se déploie l'histoire de la Création de la Genèse à l'Apocalypse. C'est un voyage de l'âme dans un labyrinthe imaginaire, une quête spirituelle avec ses états de grâce, mais aussi avec ses dangers. Le miroir et le fil d'Ariane en suggèrent le chemin. Ainsi chaque image devient une marche sur une échelle invisible menant vers le Tout Uni.
Olga Garbuz
Critique d’art, musicologue et docteur en esthétique.
Critiques
Plus de 250 articles et préfaces de catalogue ont fait la critique
des nombreuses expositions d’Aude de Kerros.
Distinctions
1988
Lauréate de l'Institut de France pour le Prix Paul-Louis Weiller de la gravure
2009
Chevalier de l’Ordre national du Mérite
2013
Lauréate de l'Institut de France pour le Prix Adolphe Boschot de la critique d’Art
Livres
Les livres d’Aude de Kerros sont un fil rouge traversant l’histoire récente de l’art.
Ils relatent les évènements, les œuvres, les personnages ayant marqué la vie artistique de ce demi-siècle.
Médias & Publications
Aude de Kerros a fait de l’évolution du monde de l’art un objet d’observation et d’analyse relaté dans de très nombreux articles dans les revues suivantes : Conflits, Contrepoints, Le Vadrouilleur Urbain, Atlantico, Art Critic, Artension, Le Débat, Commentaire, Nouvelles de l'estampe, La Nef, Kephas, Univers des Arts, les Cahiers de la Table Ronde, Liberté Politique, Catholica, Éléments, Valeurs actuelles, L'Homme nouveau, Il Covile, Self Art News, Communication & Influence, ainsi que dans des tribunes dans Le Monde, Le Figaro et Les Échos.
Parmi eux :
Le Monde : L'effondrement du "financial art"
FranceInfo : Art contemporain, manipulation et géopolitique : Aude de Kerros chronique l'avènement d’un empire culturel
Les Echos : Financial Art à Versailles ?
Le Figaro : Marc Fumaroli incarnait l’insoumission à l’utopie culturelle héritée de mai 1968
Le Débat : Art moderne, art contemporain : l'impossible « débat »