Art contemporain, manipulation et géopolitique

CHRONIQUE D’UNE DOMINATION ÉCONOMIQUE ET CULTURELLE

par Aude DE KERROS

dans la collection Eyrolles POCHE

360 pages, parution le 12/09/2024

 

NOUVELLE ÉDITION ENRICHIE d’un CHAPITRE INÉDIT, rendant compte des évolutions intervenues à partir de 2020, suite à la pandémie et aux conflits, et des nouvelles stratégies mises en œuvre.

De l’art contemporain comme outil d’influence.

Le 20ème siècle a fait de l’Art contemporain un acteur incontournable des relations internationales. Véhicule privilégié du soft power, il constitue un moyen d’influence au service du rayonnement des grandes puissances.

Aude de Kerros analyse ici les liens entre création artistique et géopolitiquede 1945 à nos jours.

Elle décrit notamment avec précision les évènements marquants de la dernière décennie et leurs conséquences : la mondialisation des transactions, la transparence du marché de l’art – dévoilé par les nouvelles technologies de l’information –, l’entrée sur le marché du monde non occidental, toutes choses troublant l’ordre établi et défiant les prédictions d’une uniformisation pacifique et rentable de l’art par le monde occidental.

Plus largement, Aude de Kerros évoque les organisations systémiques, à l’échelle planétaire, et leurs stratégies visant à exploiter, consacrer, financiariser les arts plastiques. Laboratoire d’expériences marketing, ces modalités d’action confinent à la manipulation des élites intellectuelles et artistiques comme des collectionneurs qui pèsent, ainsi placés sous tutelle.

Discours et valeurs fabriqués par des trusts échappant à la régulation, réseaux fermés et discrets… Une boucle mondiale construite depuis 1945, où culture, politique et économie s’entremêlent, qui s’est trouvée ébranlée par l’émergence de la multipolarité et la révolution numérique. C’est qu’en dépit de sa résistance financière, l’art dominant, dépourvu d’identité, voit sa légitimité mise en cause, vers une érosion de sa capacité à s’imposer.

Un essai très documenté, porteur d’une réflexion vivante, et qui souligne l’évolution des méthodes d’influence des différentes puissances, tout en décrivant la construction du système international de l’art, parvenu au contrôle complet du marché, mais aussi son dépérissement dû à l’enfermement. C’est bien d’un nouveau monde de l’art, aux contours inédits, dont il est question.

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